Si elle n’est pas encore sûre d’y participer, Audrey Adiceom vente tout de même l’étape de Coupe du monde de Paris, prévue du 15 au 20 août prochain. L’objectif de l’équipe de France, son amour pour le tir à l’arc, et évidemment cet événement majeur, l’archère évoque tout ces sujets pour Women Sports.
Depuis quand pratiquez-vous le tir à l’arc ?
J’ai commencé le tir-à-l’arc à 10 ans (CM2), à l’école. C’était une période durant laquelle je pratiquais énormément d’activités, que ce soit la gymnastique, de la danse ou encore de la musique.
En Auvergne, il y a une foire très connue qui s’appelle la foire de Cournon. Il y a, entre autres, un espace pour les enfants où il y a un stand de tir à l’arc. J’y suis allée, et l’initiateur m’a dit« tu te débrouilles pas trop mal, tu pourrais rejoindre le club. » Et c’est comme ça que je me suis inscrite au club des archers riomois en Auvergne.
À partir de quand est-ce devenu plus sérieux ?
Au début je pense que je faisais du tir à l’arc pour l’ambiance, pour les copines les copains, mais pour le club parce qu’ils ont une place très importante pour moi dans ma vie. En 2012 j’ai réussi à décrocher ma première médaille nationale. J’ai fait 2ème aux championnats de France en salle chez les Cadettes. À partir de ce moment-là, j’ai commencé à m’entraîner de plus en plus, avec des bénévoles qui m’aidaient à mieux m’entraîner.
En 2013, un autre entraîneur est arrivé au club, Henry Baudry. Il a créé toute une petite structure avec des jeunes sportifs, et il m’a dit « Il va falloir que tu réduises tes autres activités. Soit tu peux être moyenne en tout, soit tu peux être bonne dans une discipline. Il faut que tu choisisses. » Il ne m’a pas imposé le tir-à-l’arc, mais c’est ce sport que j’ai choisi. Et là, j’ai commencé à avoir des ambitions nationales.
En 2014 j’ai intégré le pole France de Nancy. Là, j’ai eu des ambitions internationales. J’avais la possibilité de m’entraîner tous les jours, plusieurs fois par jours, mes études étaient aménagées. J’étais entourée d’une dizaine d’autres sportifs de mon âge qui eux aussi avaient des ambitions internationales. Ça a créé un groupe, une émulation pour intégrer l’équipe de France.
Pouvez-vous nous présenter l’événement qui a lieu cet été à Paris ?
C’est la Coupe du monde de Paris (15 au 20 août), un événement très important. J’ai déjà eu la chance de faire les autres étapes de Coupe du monde à Paris lors des années précédentes. Il y a deux ans on avait même réussi à faire 3e par équipe, avec Lisa Barbelin et Angeline Cohendet. C’était extraordinaire de gagner une médaille à domicile.
Il s’agit d’un moment très important car c’est le dernier événement majeur à Paris avant les Jeux Olympiques de 2024. On peut dire que c’est un petit avant-goût des JO. Les éliminatoires et les qualifications auront lieu au stade Charléty. Seulement les 4 finalistes chez les filles et chez garçons auront la chance de tirer sur l’esplanade des Invalides. Ça va être une grosse compétition. Tout le monde va vouloir être présent pour s’entraîner ici, en France, lieux des prochains JO, voir quelles températures il fait à Paris.
C’est important pour nous, pour cette histoire de Jeux, mais aussi car notre entraîneur nous dit souvent que ces compétitions là sont des points de passages pour nous. On a le niveau de faire quelque chose de bien, mais on ne sait pas vraiment à quel point ça pourrait être bien. Donc forcément on essaye d’aller chercher la médaille, car tout le monde est là pour ça. Mais on est aussi dans un objectif de construction d’équipe, de construction technique et mentale. L’objectif majeur reste dans un an, aux JO. En attendant, on aimerait gagner en expérience positive et en construction de l’équipe.
Que diriez-vous aux lecteurs de Women Sports pour leur donner envie de venir assister à la Coupe du monde à Paris ?
Ça va être merveilleux. Le tir à l’arc a la chance d’être en plein milieu de la ville de Paris pour les Jeux 2024, sur l’esplanade des Invalides. Rien que de s’y balader, c’est magnifique. Et là, il y aura ce sport un peu atypique qu’est le tir-à-l’arc.
C’est un sport qui prône de belles valeurs mais qui est peu médiatisé. Mais cet été il faut venir ! Il y aura tous les meilleurs du monde qui vont s’affronter. Il y aura une tension incroyable. Et surtout ce sera télévisé, donc ce sera super sympa.
Les matchs de finale sont toujours plus chouettes à regarder car chaque archet tire une flèche à son tour. Toutes les flèches sont annoncées sur un grand écran. Les règles sont bien expliquées. C’est très facile à comprendre. L’objectif pour chaque archet est de tirer trois flèches. Celui qui a le plus haut point à deux points de set, 0 pour l’autre et s’il y a égalité 1 partout. C’est le premier qui arrive à 6 points de sets qui gagne. C’est très dynamique, rapide, et en même temps on sent le stress, la pression, et la précision des athlètes qui arrivent avec des gradins complets à être très performants. Et tout ça aux Invalides.
ZOOM – Qu’est-ce qui vous plait dans le tir à l’arc ?

Ce que j’aime, c’est quand j’arrive à pleine allonge, au contact, que j’ai ma main en-dessous de mon visage, que je suis est train de viser la cible… Et qu’au moment de lâcher, que j’essaye de faire un geste ample, que j’essaie d’aller bien loin derrière, bien loin devant. Je regarde le jaune et je vois ma flèche arriver au milieu de la cible. Là, c’est vraiment un sentiment indescriptible. C’est pas un peu magique ou vaudou, mais on se connecte un peu avec la cible et on arrive à faire cette petite chose en plus pour que la flèche, au lieu de faire un simple 9, fasse un 10.
J’aime aussi le fait de travailler. J’aime m’entraîner, j’aime travailler techniquement, mais aussi mentalement. Voir quel dialogue interne me correspond dans telle ou telle situation.