La perchiste Ninon Guillon-Romarin, devenue maman en février, n’a pas été sélectionnée pour les Jeux olympiques de Tokyo. Son club de Cergy-Pontoise, dans un communiqué transmis à l’AFP, dénonce « une décision patriarcale et pleine d’injustice » de la part de la Fédération française d’athlétisme (FFA).
« Le comité de sélection a voulu punir cette athlète pour son choix d’avoir voulu être une mère (…), la FFA reste sur ses décisions patriarcales et pleines d’injustices », écrit l’Entente agglomération Cergy-Pontoise (EACPA), trois jours après l’annonce de la sélection.
La perchiste de 26 ans, qui a terminé 5e des derniers championnats d’Europe (2018), a donné naissance en février à son premier enfant. Elle était devenue la seule Française sélectionnable pour les Jeux olympiques de Tokyo (23 juillet – 8 août) au saut à la perche, grâce à ses performances de 2019 (4,70 m). « Depuis plus d’un an maintenant la fédération, la DTN, l’ANS (Agence nationale du sport), l’agglomération de Cergy Pontoise, le conseil départemental du 95 et le club ont soutenu ce projet de vie. La fédération lui a assuré qu’elle participerait aux Jeux et qu’elle pouvait aller au bout de son projet de devenir mère. Seulement, à deux jours de la sortie de la sélection, Florian Rousseau (le directeur de la performance de la FFA) a appelé Ninon pour lui annoncer qu’il revenait sur sa parole et pour lui briser son rêve et tous les efforts réalisés depuis l’accouchement.«
Ninon Guillon-Romarin est également la recordwoman de France (4,75 m). Celle-ci était revenue à la compétition le 13 juin à Cergy-Pontoise puis le 26 juin aux Championnats de France d’Angers, signant à chaque fois 4,05 m. « Ils ont dit à Ninon qu’elle pouvait se préparer pour Tokyo, et au dernier moment ils lui ont demandé de sauter aux Championnats de France, donc forcément il manquait quelques semaines de prépa, la prépa étant faite pour Tokyo. Donc Mehdi Baala (directeur de l’équipe de France) et Florian Rousseau ont décidé de na pas la prendre (…) Ils lui ont mise à l’envers. »
Le comité de sélection de la FFA s’est quant à lui justifié auprès de l’AFP en déclarant : « Conscient de tous les efforts réalisés par l’athlète pour tenter de revenir à son meilleur niveau à l’occasion des Jeux olympiques de Tokyo, le comité de sélection se doit de décider au vu de critères sportifs factuels et assume sa décision au regard de l’état des performances de l’athlète lors des récentes compétitions. »