L’Américaine Simone Biles, quadruple championne olympique de gymnastique à Rio en 2016, s’ajoute à la longue liste des athlètes abusées sexuellement par l’ancien médecin de l’équipe US, le Dr. Larry Nassar. C’est sur son compte Twitter que la championne de 20 ans a révélé lundi être l’une des 125 victimes du plus gros scandale sexuel de l’histoire du sport aux États-Unis.
La gymnaste américaine Simone Biles, devenue une véritable star dans son pays après les Jeux Olympiques de Rio d’où elle est ressortie quadruple médaillée d’or en 2016, a révélé lundi sur son compte Twitter avoir été abusée sexuellement par l’ancien médecin de l’équipe des États-Unis, le Dr. Larry Nassar.
« La plupart d’entre vous me connaissent comme une jeune femme heureuse, souriante et pleine de vitalité, a écrit la championne de 20 ans dans un long message publié sur Twitter avec le désormais tristement célèbre hashtag #MeToo. « Mais récemment, je me suis sentie un peu brisée et plus j’essayais de faire taire la voix dans ma tête, plus elle résonnait. Je n’ai plus peur désormais de raconter mon histoire. Moi aussi, je suis l’une des nombreuses personnes à avoir été abusées sexuellement par Larry Nasser », a-t-elle ensuite révélé.
Feelings… ? #MeToo pic.twitter.com/ICiu0FCa0n
— Simone Biles (@Simone_Biles) 15 janvier 2018
Le praticien est accusé d’agressions sexuelles par plus d’une centaine d’athlètes américaines. Aly Raisman, McKayla Maroney et Gabby Douglas, toutes les trois médaillées d’or aux Jeux Olympiques de Londres en 2012, figurent parmi les accusatrices. Elles se sont exprimées publiquement à la suite du l’explosion du scandale Harvey Weinstein qui a éclaté à Hollywood début octobre. En février dernier, Jamie Dantzscher, également médaillée olympique, ainsi que deux autres gymnastes américaines avaient déjà accusé le docteur Nassar d’abus sexuels lors d’une émission de télévision diffusée sur la chaîne CBS.
« Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles j’ai hésité à partager mon histoire, mais je sais maintenant que ce n’est pas de ma faute », poursuit Simone Biles qui a repris l’entraînement en novembre dernier après une année sabbatique. « Ce comportement est complètement inacceptable, dégoûtant et abusif, surtout venant de quelqu’un à qui l’on m’a dit de faire confiance […]. Depuis trop longtemps, je me suis demandée si j’étais trop naïve, si c’était ma faute. Je connais maintenant la réponse à ces questions. Non, ne n’était pas de ma faute. Non, je ne vais pas et ne devrais pas porter la culpabilité qui appartient à Larry Nassar, à la Fédération américaine et à d’autres ».
Le médecin, condamné début décembre à 60 ans de prison pour détention de matériel pédopornographique, sera jugé devant deux autres cours de l’État du Michigan pour le volet principal de l’affaire qui concerne les accusations d’agressons sexuelles sur plus de 125 athlètes, dont certaines de moins de 13 ans au moment des faits. Nassar a plaidé coupable pour dix chefs d’inculpation et encourt la prison à perpétuité.