Mardi 4 décembre, au Zénith de Paris, la boxeuse française Maïva Hamadouche remettra en jeu son titre mondial IBF (catégorie super-plumes). Le début d’un combat plus long qu’il n’y paraît… En effet, la boxeuse de 29 ans, policière à la ville, ne va pas simplement se contenter de conserver sa ceinture. Celle que l’on surnomme « El veneno » [ndlr, le poison en français] a bien d’autres ambitions : elle souhaite réunir les quatre ceintures de championne du monde de boxe anglaise professionnelle en 2019, c’est-à-dire s’imposer dans les quatre fédérations majeures du noble art (IBF, WBA, WBC et WBO). « Il ne peut y avoir qu’une seule championne ». Son but : prouver qu’elle est la meilleure, tout simplement. Portait d’une boxeuse déterminée et ambitieuse.
Mardi 4 décembre, Maïva Hamadouche va remettre en jeu son titre de championne du monde IBF au Zénith de Paris face à la Brésilienne Viviane Obenauf. « Une bonne cliente que je prends très au sérieux », explique la boxeuse française. Si elle gagne ce combat, Maïva Hamadouche remporterait un 5e titre mondial et inscrirait encore un peu plus son nom dans l’histoire de la boxe.
Mais ce serait aussi le début d’une belle épopée pour la championne de 29 ans qui s’est lancée un défi pour 2019 : réunir les quatre ceintures de championne du monde de boxe anglaise professionnelle, c’est-à-dire s’imposer dans les quatre fédérations majeures du noble art : IBF, (International Boxing Federation), WBO (World Boxing Organization), WBC (World Boxing Council) et WBA (World Boxing Association). « Il ne peut y avoir qu’une seule championne. Sur les quatre filles, je suis sûre d’être la meilleure. Je suis la championne actuellement en catégorie super-plumes et le seul moyen de le prouver, c’est de réunir les quatre ceintures ».
Une acharnée de boulot, droguée d’entraînement
Pour y parvenir, Maïva Hamadouche s’est entourée d’un nouveau promoteur, l’ancien champion olympique Brahim Asloum, et d’un nouvel entraîneur, Eric Tormos. Mis à part ces remplacements, la jeune femme originaire du Tarn n’a pas changé grand chose à son mode de fonctionnement : beaucoup de travail et une détermination indéfectible. Depuis 2014, elle partage son quotidien entre la boxe et son métier de policière qu’elle exerce au sein de la Compagnie de sécurisation et d’intervention de Paris (CSI 75). La plupart du temps, elle commence son service à 14h20 et le termine vers 22h30. Les matinées sont consacrées à la boxe. Soutenue par sa hiérarchie, la sportive bénéficie de jours de disponibilité pour sa préparation physique. « Je suis une acharnée de travail, une droguée de l’entraînement. Pendant longtemps, ça a presque été destructeur pour moi car je ne prenais pas soin de mon corps et j’avais tendance à m’abîmer », confie celle qui a mis les gants pour la première fois à 15 ans contre des hommes qui en avaient au moins le double, voire plus. « Aujourd’hui, je suis plus beaucoup professionnelle dans mes entraînements, je fais plus attention. »
Un « poison » sur le ring
Une maturité fructueuse à en juger par ses résultats. Passée professionnelle en 2013, après un passage en équipe de France de boxe amateur, l’ascension de Maïva Hamadouche est à l’image de son style pugilistique : offensif, agressif et sacrément efficace (héritage de ses débuts en boxe française). Sa carte de visite : 20 combats, 19 victoires dont 15 par K.O. Un palmarès qui lui vaut le surnom de «poison» qu’elle a volontairement transformé en «El veneno», une version plus latino en raison de son affection pour la boxe mexicaine. « Mes adversaires ont souvent la vie dure. Le seul moyen pour elles de me battre, c’est de me mettre au tapis. Malheureusement, ce sont des choses qui arrivent dans la boxe, je ne suis pas infaillible. Mais quand je monte sur le ring, je pars toujours très confiante car je sais que je suis la meilleure actuellement. » Une assurance affichée et assumée. « Je reste humble, mais je suis sûre de moi. C’est pour cela aussi que les gens m’encouragent aujourd’hui. »
Un caractère de battante qu’elle s’est aussi forgé grâce à la boxe. Elevée avec ses cinq frères et sœurs par une mère célibataire, elle trouve refuge dans ce sport de combat à 15 ans, au milieu d’une adolescence à problèmes. « On peut dire que la boxe m’a éduquée. J’avais besoin de repères et d’un entourage protecteur, et elle me les a offerts. »
Emmener la boxe féminine au sommet
Mardi, de nombreuses personnes feront le déplacement pour encourager Maïva Hamadouche dans son combat contre Obenauf (32 ans, 17 combats, 13 victoires, 7 K-O.). À commencer par les haut-fonctionnaires de la police nationale dont elle porte fièrement les couleurs. Elle boxe d’ailleurs avec un écusson de police tatoué à l’encre éphémère sur son bras. Dans la rue, lorsqu’elle va sur le terrain, sa double casquette est un atout pour ses collègues. « Quand les gens me reconnaissent, le clivage s’efface plus facilement avec la population, notamment les jeunes qui en ont souvent une image négative de la police. La boxe est un sport respecté, alors le dialogue est tout de suite plus facile. », explique la championne.
Elle rêve d’être un exemple pour ces jeunes, mais également pour les femmes. Elle a déjà réussi à se faire une place dans deux univers très masculins : la police et la boxe. Mardi, au Zénith de Paris dans l’alléchant « No Limits VII » organisé par Asloum Event, elle sera le combat vedette de la soirée devant ceux de Christian M’Billi, Mathieu Bauderlique et Sofiane Oumiha. À l’heure où de nombreuses personnes quittent encore leurs sièges quand c’est au tour des femmes de monter sur le ring, c’est une belle victoire, « pas pour moi, mais pour la boxe féminine et le sport féminin en général ».
En remportant déjà quatre titres de championne du monde IBF, Maïva Hamadouche a considérablement oeuvré pour la place des femmes dans le domaine pugilistique. Mais la championne n’entend pas s’arrêter là. Une fois sa carrière professionnelle terminée, elle se voit bien devenir la première femme promoteur de combats de boxe en France.