Dans le cadre de son webzine « Le Sport comme École de la Vie », le Crédit Agricole est parti à la rencontre de la boxeuse française Anne-Sophie Da Costa, six fois championne du monde. Formatrice de profession, la Rémoise de 38 ans, arrivée au sport tardivement en raison d’une malformation des vertèbres détectée dans son enfance, transmet tous les jours avec passion les valeurs de son sport à ses élèves. Parmi elles la rigueur, le sérieux, la détermination, le respect et la force de l’esprit. « Le boxe m’a montré qu’il ne faut pas se fixer de limites ; il faut s’écouter et foncer ». Témoignage d’une (com)battante.
« Le déclic a été pour moi un meeting de boxe dans mon village à Vitry Les Reims. J’ai vu l’un des deux boxeurs traverser la salle pour se rendre sur le ring. J’imaginais ses frissons, en sachant qu’il allait peut-être aussi prendre des coups quelques minutes plus tard. J’y ai vu de la fierté, de l’orgueil, et ça m’a donné envie de faire à mon tour de la boxe.
A mon arrivée dans mon premier club, ça n’a pourtant pas été simple… Je suis quelqu’un de très féminin et, ce jour-là, je portais des bottes et j’avais les cheveux très longs avec des extensions. Immédiatement les dirigeants du club ont pensé que j’allais perturber les garçons. Ils m’ont donné ma licence mais en se disant que j’allais laisser tomber parce que personne ne viendrait s’occuper de moi à la salle. Mais je n’ai pas craqué, je continuais à faire mon footing seule dans mon coin et, au bout de deux semaines, l’entraîneur s’est finalement approché pour me faire travailler. Il a vu que j’étais motivée et il a passé de plus en plus de temps avec moi au point de devenir mon entraîneur de toujours, celui qui m’a menée à mes 6 titres de championne du monde.
Il faut s’écouter et foncer !
La boxe m’a énormément apporté parce que je suis sur 220 V. En terminale, je n’étais jamais fatiguée, j’aimais bosser mes cours jusque très tard, puis j’allais travailler dans une pizzeria en soirée. Avec la boxe, d’un seul coup c’est devenu plus simple, un bon entraînement et on est crevé (sourires). Ça m’a vraiment apaisée et canalisée.
Ça peut surprendre mais je ne suis pas spécialement douée pour la boxe. Techniquement, il y a des filles bien meilleures que moi, mais j’ai un gros coeur. Je ne lâche rien, je suis généreuse et c’est comme ça que j’ai réussi à décrocher des titres. Le sport m’a montré qu’il ne faut pas se fixer de limites. Il faut s’écouter et foncer. Après, on se ramasse ou pas mais, au moins, on a essayé.
Je défends l’idée de respect auprès de mes élèves
Parallèlement à la compétition et à mes activités d’entraîneuse de boxe, je suis devenue maîtresse, puis aujourd’hui formatrice auprès d’enseignants, après avoir été longtemps professeur en collège auprès d’étudiants en difficulté. Ça me plaisait de pouvoir les aider et leur redonner goût aux études. Comme toujours j’aime ce qui est difficile, ça me motive. Pour moi, les valeurs de la boxe, c’est la rigueur, le sérieux, la détermination, et une forme de victoire de l’esprit sur le corps parce que l’on prend des coups mais que l’on va quand même jusqu’au bout. Et je n’oublie pas le respect. A la pesée, je déteste faire le show et regarder l’adversaire de travers, parce que je la respecte. Je défends aussi cette idée de respect auprès de mes élèves.
Quand à la place des femmes dans la société ils savent qu’il ne faut pas me chercher sur ce terrain. Ça a été difficile pour moi en tant que femme dans le milieu de la boxe et j’essaye de faire en sorte que les garçons s’ouvrent à la tolérance. Je retiens d’ailleurs une belle histoire. Il y avait une de mes élèves filles qui voulait devenir charpentier et les gamins de ma classe m’ont dit : « vous, vous êtes bien boxeuse, pourquoi elle ne pourrait pas devenir charpentier ? », et elle a été soutenue par l’ensemble du groupe. Ça fait plaisir ! »
Allez écouter le podcast du portrait d’Anne-Sophie Da Costa sur le site « Le Sport comme École de la Vie », le webzine du Crédit Agricole, en cliquant ici.
Le Sport comme École de la Vie
Dans le cadre de son webzine « Le Sport comme École de la Vie », le Crédit Agricole a réalisé une série de portraits de sportifs amateurs ou professionnels, qui ont trouvé dans le sport un sens à leur vie. Véritable boosteur de transformation personnelle, la pratique de leur activité a radicalement modifié leur quotidien. Qu’ils aient appris à se recentrer sur eux-mêmes ou, au contraire, à s’ouvrir aux autres, ils ont, par le prisme du sport, identifié les valeurs devenues moteurs de leur vie. (En savoir plus ici).
Women Sports vous propose de découvrir quelques uns de ces portraits (féminins bien sûr!). Tous les mois, retrouvez donc la rubrique « Le portrait du mois by Crédit Agricole » sur tous nos canaux digitaux, et faites connaissance avec une sportive inspirante qui a fait du sport le pilier de son existence.