Les présidents des clubs des deux premières divisions de football féminin (D1 et D2) protestent contre la répartition inégalitaire et largement en faveur des clubs professionnels de la subvention exceptionnelle décidée par la Ligue de football professionnel (LFP). Des présidents de ligues régionales et de districts départementaux alertent la Fédération française de football (FFF). Outre le recours à la justice, une menace de grève pourrait frapper les matchs des clubs concernés.
C’est un peu le rêve d’émancipation des clubs professionnels qui se jouent ici. À l’origine de la bisbille, il y a cette répartition jugée inégalitaire de la subvention de 6 M€ accordée aux pensionnaires des deux premières divisions de football féminin pour la saison 2020-2021, à la suite de la crise sanitaire. « Le 4 juin 2020, le comité exécutif de la FFF annonçait un financement exceptionnel pour le football féminin, rappelle le communiqué. Nous, présidents de clubs, ne pouvions que nous réjouir de cette annonce. Hélas, lors de son comité directeur du 26 juin, la LFP en a décidé autrement. Les modalités de répartition sont scandaleuses, discriminantes, et ne respectent pas l’égalité des chances. Pour la D1, 5,1 M€ seront répartis à concurrence de 175.000 € pour chacun des clubs dits amateurs alors que 500.000 € seront versés aux différents clubs adossés à un club professionnel masculin. Pour la D2, 900.000 € seront répartis entre les seuls clubs adossés à un club professionnel masculin, soit 80.000 € pour chacun contre zéro euro pour les clubs amateurs ! Cette rupture d’égalité constitue une violation des règles de la FFF et des principes éthiques ainsi qu’une discrimination manifeste. »
Rien de plus logique pour les clubs professionnels. La subvention est issue des droits TV de la Ligue 1, ils entendent la distribuer comme ils l’entendent. Sa répartition a été validée par le collège de la L1 de la LFP sur proposition de Laurent Nicollin, président de Montpellier (pionnier dans la féminisation), et de la nouvelle Association pour le football professionnel féminin (AFPF). Habituellement, c’est la FFF qui a la main sur la redistribution des fonds destinés au foot amateur dans le cadre de la convention de solidarité passée avec La LFP. Pour la première fois, ce sont la LFP et l’AFPF qui ont décidé de les attribuer exclusivement aux clubs professionnels.