Rebondissements dans l’affaire Ophélie Claude-Boxberger. L’athlète tricolore, contrôlée positive à l’EPO le 18 septembre dernier, aurait été dopée à son insu ! C’est du moins ce qu’affirme Alain Flaccus, le compagnon de sa mère et ex-entraîneur de la demi-fondeuse.
Ophélie Claude-Boxberger a-t-elle été victime d’une « machination » ? À l’issue de la garde-a-vue de 48 heures de l’athlète et d’un membre de son entourage la semaine dernière, c’est désormais la piste principale de cette affaire de dopage incroyable.
Pour rappel, Ophélie Claude-Boxberger avait été contrôlée positive à l’EPO le 18 septembre dernier, à son domicile de Montbéliard (Doubs), alors qu’elle rentrait d’un stage de préparation aux Championnats du monde de Doha effectué à Font-Romeu, dans les Pyrénées. L’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) avait alors signalé l’infraction au pôle santé publique du parquet de Paris, lequel avait diligenté l’ouverture, le 14 octobre, d’une « enquête préliminaire » auprès de l’Oclaesp (Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique). Boxberger s’était alors exprimée sur les réseaux sociaux, niant avoir eu recours à des procédés illicites. « J’essaie de comprendre comment ce produit a pu se retrouver détecté dans mon corps », avait notamment écrit l’athlète de 31 ans, précisant avoir demandé l’examen de l’échantillon B.
Les soupçons des enquêteurs de l’Oclaesp s’étaient d’abord portés sur le docteur Jean-Michel Serra, compagnon de la jeune femme et membre du staff médical de la Fédération française d’athlétisme (FFA). Ce dernier avait notamment été épinglé, il y a quelques mois, pour s’être inquiété du nombre de contrôles antidopage subis par Ophélie Claude-Boxberger auprès de l’AFLD, sans en informer sa hiérarchie, et avait pour cela reçu un blâme de la part de la FFA.
Une piqûre d’EPO pendant qu’elle était endormie
Finalement, c’est vers un autre homme de l’entourage de l’athlète que s’est dirigée l’enquête : Alain Flaccus, 62 ans, son ancien entraîneur et compagnon actuel de sa mère.
Placé en garde-à-vue 48 heures la semaine dernière, l’homme serait passé aux aveux : c’est lui qui aurait administré l’EPO, à son insu, à Claude-Boxberger. Il a même donné des détails : après avoir longuement massé la coureuse qui se serait assoupie, l’ex-entraîneur lui aurait injecté le produit. Réveillée par la piqûre, Ophélie Claude-Boxberger lui aurait alors demandé des comptes, mais il aurait réussi à endormir l’athlète en prétextant l’avoir pincée un peu trop fort.
Interrogée par nos confrères de L’Est Républicain à l’issue de sa garde-à-vue vendredi, l’athlète montbéliarde a évoqué une « machination ». « J’ai enfin compris des choses, compris comment on avait retrouvé de l’EPO dans mon corps. Les faits sont là. », a-t-elle déclaré.
Malgré les aveux, l’enquête se poursuit
Le soir même, dans l’émission « Tout le Sport » sur France 3, Claude-Boxberger est revenue sur la relation tumultueuse qui la lie à Alain Flaccus. Elle a expliqué avoir déposé puis retiré, quelques années plus tôt, une plainte pour agression sexuelle à l’encontre de son ancien entraîneur et actuel beau-père. Ce dernier était revenu dans son entourage sportif en tant qu’ assistant depuis quelques mois, à la demande sa mère, afin de « renouer des liens familiaux brisés ».
Pour ce qui est du mobile, la jalousie aurait été invoquée par le principal intéressé en grade-à-vue. Flaccus aurait avoué ses sentiments pour l’athlète et son souhait de casser sa relation amoureuse avec le docteur Serra.
Malgré ces aveux, l’affaire conserve quelques zones d’ombre. La question principale qui reste posée est la suivante : et si Alain Flaccus s’était sacrifié pour Ophélie Claude-Boxberger ?
L’athlète n’est pas mise hors de cause et peut encore écoper d’une sanction disciplinaire. En effet, ces révélations n’éteignent pas la procédure ouverte par l’AFLD, qui « continue de mener l’enquête préalable à la saisine de la commission des sanctions. » « La sportive pourra apporter toute explication et tout élément matériel de preuve dans le cadre de sa défense », a ajouté l’instance dans une déclaration à l’AFP.
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