Le journaliste de M6 Denis Balbir ne veut pas que les matchs de football masculin soient commentés par des femmes. La raison ? «Le timbre de voix ne fonctionnerait pas».
Le journaliste sportif Denis Balbir, qui sera ce soir aux commentaires de la rencontre entre les Bleus champions du monde et l’équipe d’Allemagne aux côtés de Jean-Marc Ferreri sur M6, était l’invité du Buzz TV de TV Magazine (groupe Le Figaro) ce mardi 16 octobre. Lors de son passage dans l’émission, il a notamment confié ne pas vouloir de femmes commentatrices de football masculin.
«Commenter le foot masculin par une femme, je suis contre. Vous me posez la question, je réponds. Je suis contre. Pourquoi ? Parce qu’une femme ne pourra jamais avoir un timbre de voix…», a d’abord tenté d’expliquer le journaliste. Avant de préciser : «Dans une action de folie, elle va monter dans les aiguës. Donc ça va être un peu plus délicat de supporter».
«Le timbre de voix ne fonctionnerait pas»
«Je sais qu’on va me traiter de misogyne et de sexiste parce que je dis ça. Et brutalement, c’est la vérité. Ce serait vrai. Mais ce n’est pas ce que je veux dire. C’est pas parce que c’est une femme. Pour moi, c’est le timbre de voix qui ne fonctionnerait pas.» a expliqué Denis Balbir.
Le commentateur de M6, suspendu un mois par la chaîne en avril dernier pour des propos homophobes proférés hors antenne, a tenu à préciser qu’il parlait uniquement du rôle de commentateur de football et non pas de celui de consultant. «En tant qu’expert [ndlr, consultant], mettre une femme sur du football masculin ne me dérangerait pas. Parce que c’est quelqu’un qui est capable techniquement de décrypter du football, que ce soit féminin ou masculin.», a-t-il ajouté s’estimant favorable au recrutement d’anciennes joueuses.
L’argument de la voix déjà évoqué par Nathalie Iannetta et Estelle Denis
Les propos du journaliste de M6 ont provoqué de vives réactions mardi, jusqu’à truster les trending topics (TT) sur Twitter.
Pourtant, il y a quelques années, Nathalie Iannetta avait déjà avancé l’argument sonore pour justifier la faible présence des femmes dans les cabines de commentaires. «C’est un exercice qui exige un timbre et un ton très particuliers, difficiles à tenir quand on est une femme parce qu’on a la voix plus aiguë que les hommes» avait témoigné dans les colonnes de Télérama l’ex-visage emblématique des soirées foot sur Canal, passée par l’Élysée puis l’UEFA.
Estelle Denis partage elle aussi le même avis. En 2017, elle avait confié à PureMédias qu’elle n’appréciait pas la voix des femmes aux commentaires. «Je pense que nous, les femmes, on a une voix qui est plus aiguë que celles des hommes. Un match, c’est 1h30, ça ne vous a pas échappé. Au bout d’1h30, entendre une voix un peu plus aiguë, à l’oreille, je ne suis pas sûre que ce soit ce qui est de mieux. C’est mon point de vue. Tout le monde n’est pas d’accord. Moi, en tout cas, je ne me sentirais pas de commenter des matchs, car je me fatiguerais moi-même l’oreille. »