Malgré la décision du Tribunal arbitral du sport (TAS), qui lui donne en partie raison, la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) reste attaquée pour son règlement concernant les sportives hyperandrogènes. L’IAAF se défend face à l’appel au boycott de l’Association médicale mondiale (AMM).
Dans une lettre adressée à Leonid Eidelman, président de l’AMM, l’IAAF s’applique à démonter les arguments utilisés par l’Association médicale mondiale, qui recommande aux médecins de ne pas appliquer les nouvelles règles obligeant les athlètes hyperandrogènes à faire baisser leur taux de testostérone. « Les règlements de l’IAAF sur ce sujet ne s’appuient pas sur une seule étude, mais sur de nombreuses publications scientifiques et observations effectuées sur le terrain depuis les 15 dernières années », affirme ainsi la Fédération internationale, rappelant que ces « preuves » ont été soumises au Tribunal arbitral du sport (TAS), qui a rejeté le recours de la Sud-Africaine Caster Semenya le 1er mai dernier. Le règlement de l’IAAF oblige les athlètes hyperandrogènes à faire baisser leur taux de testostérone. Les athlètes concernées avaient jusqu’au 8 mai pour faire baisser ce taux à l’aide d’un traitement, si elles voulaient participer aux compétitions internationales du 400 m au mile, notamment aux Championnats du monde à Doha (du 27 septembre au 6 octobre).
L’IAAF évoque une « une puberté masculinisante »
Alors que l’AMM, qui représente 114 associations nationales de médecins de par le monde, considère que « prescrire des médicaments pour excès de testostérone dans des cas non-pathologiques est contraire à l’éthique », l’IAAF explique que « quand une adolescente vit une puberté masculinisante, une enquête approfondie est menée par une équipe inter-professionnelle afin d’établir un diagnostic et de clarifier l’identité de genre de l’individu […] Si la personne a une identité de genre féminine, un traitement approprié est recommandé pour abaisser le taux de testostérone, à condition que la patiente l’accepte elle-même ». « Dans tous les cas de figure, c’est le droit de l’athlète de décider de se soumettre ou non à une évaluation et de suivre ou non un traitement », conclut la Fédération internationale, expliquant en outre que les athlètes réfractaires à la médication pouvaient toujours s’aligner dans des compétitions « d’un niveau non international, sur des distances qui ne vont pas du 400 m au mile, dans des compétitions masculines ou mixtes. »