À PyeongChang,102 médailles d’or seront à pourvoir par les athlètes pour 15 disciplines. Malgré leurs différences, toutes ont en commun d’être exécutées sur une surface blanche : de la neige ou de la glace. Chloé Trespeuch nous a aidé à comprendre les spécificités techniques de ces 15 sports au programme des JO.
Par Floriane Cantoro
Extrait du magazine Women Sports N°7 Spécial hiver – Janvier/Février/Mars 2018. DOSSIER PYEONGCHANG 2018 : la snowboardeuse Chloé Trespeuch nous sert de guide dans ce voyage vers les JO à venir.
LES SPORTS DE NEIGE
- BIATHLON
Ce sport allie ski de fond et tir à la carabine.
11 épreuves : 5 masculines et 5 féminines (individuelle 20 km H / 15 km F ; sprint 10 km H / 7,5 km F ; poursuite 12,5 km H / 10 km F ; mass start 15 km H / 12,5 km F ; relais 4×7,5 km H / 4×6 km F) et une mixte (2×6 km F + 2×7,5 km H).
L’oeil de Chloé Trespeuch :
Testé. « C’est un sport très dur car il faut allier l’endurance du ski de fond et la précision du tir à la carabine. Après des kilomètres de course sur les skis, les biathlètes, essoufflés, doivent poser leur respiration pour ne plus bouger au moment du tir. »
- COMBINÉ NORDIQUE
Il s’agit là aussi d’une combinaison entre deux sports : le ski de fond et le saut à ski.
Alerte sexisme ! Pas d’épreuve féminine. Discipline exclusivement masculine avec 3 épreuves : tremplin normal, grand tremplin et par équipes.
L’oeil de Chloé : Jamais testé. « Chapeau ! Parce qu’il faut être bon dans deux disciplines complètement opposées qui font appel à des qualités très différentes : l’explosivité pour décoller au saut à ski et l’endurance pour tenir la distance au ski de fond. »
- SAUT À SKIS
Les skieurs descendent une pente sur une rampe pour décoller (le tremplin), en essayant d’aller aussi loin que possible. En plus de la longueur du saut, le jury note le style en vol et l’atterrissage.
4 épreuves : 3 masculines (grand tremplin, tremplin normal et par équipes sur grand tremplin) et une épreuve féminine au tremplin normal, introduite lors des précédents JO de Sotchi en 2014.
L’oeil de Chloé : Testé pour travailler l’engagement (la peur). « C’est sur le timing que tout se joue : c’est le moment où le sauteur va déplier ses jambes, au millième de seconde près, qui va faire toute la différence sur la position en vol et la longueur du saut. »
- SKI DE FOND
Il s’agit d’une course qui se pratique sur un terrain plat ou talonné avec des skis longs et étroits, fixés uniquement à l’avant du pied.
12 épreuves : 6 masculines (sprint, sprint par équipes, 15 km libre, skiathlon 2×15 km, relais 4×10 km et mass start 50 km) et 6 féminines (sprint, sprint par équipes, 10 km libre, skiathlon 2×7,5 km, relais 4×5 km et mass start 30 km).
L’oeil de Chloé : Testé. « Le fond, c’est des heures et des heures d’entraînement pour préparer le corps et le coeur à tenir des efforts aussi longs. Le mental est également très important dans cette discipline parce que c’est très physique. »
- SKI ACROBATIQUE
Ce sport englobe plusieurs disciplines qui allient vitesse, sens du spectacle et capacité à effectuer des manœuvres aériennes. Certaines de ces disciplines sont des courses (skicross), d’autres sont notées par un jury (bosses, sauts, halfpipe et slopestyle).
10 épreuves : 5 masculines et 5 féminines (bosses, sauts, skicross, halfpipe et slopestyle).
- SKI ALPIN
Le ski alpin est constitué de cinq disciplines : la descente, le super-combiné, le super G, le slalom et le slalom géant. Toutes ces épreuves sont des courses contre-la-montre. Le skieur descend un parcours dessiné par des portes (délimitées par deux piquets) et doit franchir toutes les portes.
11 épreuves : 5 masculines et 5 féminines (descente, super-combiné, super G, slalom et géant) et une mixte, le slalom parallèle par équipes.
L’oeil de Chloé : « Il y a un gros travail préparatoire sur les jambes pour tenir ses appuis avec la vitesse et la résistance. La préparation du ski alpin ressemble à celle du snowboardcross. Il faut être solide et rapide. »
- SNOWBOARD
Il comprend plusieurs disciplines ; certaines sont des courses (snowboardcross), d’autres des contres-la-montre (snowboard alpin) et enfin, certaines sont notées par un jury (halfpipe, slopestyle et big air).
10 épreuves : 5 masculines et 5 féminines (slalom géant parallèle, halfpipe, boardercross, slopestyle, big air).
L’oeil de Chloé : « On fait un très gros travail de musculation sur les jambes, mais aussi du haut du corps car plus on est musclé, moins on a de chance de se blesser lors d’une chute. En boardercross, les bras nous servent également pour le tirage de départ. Ce moment dure moins d’une seconde mais il ne faut pas le négliger : si on part devant, ça facilite énormément la course. »
LES SPORTS DE GLACE
- CURLING
Il s’agit d’un sport pratiqué par deux équipes de quatre joueurs qui ont pour but de placer les pierres en granite taillées et polies le plus près possible d’une cible circulaire dessinée sur la glace et appelée la «maison». Les joueurs sont équipés de balais de curling afin de modifier la vitesse et la trajectoire de la pierre.
3 épreuves : tournoi masculin, tournoi féminin et tournoi double mixte. Les épreuves féminines sont apparues lors des JO de 1988 à Calgary.
- PATINAGE DE VITESSE
Les athlètes tentent de parcourir une distance le plus rapidement possible avec des patins à glace.
14 épreuves : 7 masculines et 7 féminines (500m, 1.000m, 1.500m, 5.000m, mass start, poursuite par équipes, 3.000m pour les femmes et 10.000m pour les hommes).
Discipline pionnière chez les femmes : les épreuves féminines sont apparues au programme des Jeux olympiques dès 1932.
- HOCKEY SUR GLACE
Il s’agit d’un sport d’équipes se jouant sur une patinoire. L’objectif est de marquer des buts en envoyant un petit disque en caoutchouc – le palet – dans les cages adverses à l’aide d’une crosse.
2 épreuves : 1 tournoi masculin et 1 tournoi féminin. L’épreuve féminine a été instaurée lors des JO de Nagano en 1998. Les Françaises ne se sont jamais qualifiées pour ce tournoi olympique.
L’oeil de Chloé : Testé. « J’ai vraiment adoré le côté collectif et le contact de ce sport. C’est très physique, très fatiguant : ça fait monter le cardio et on est vite essoufflé. C’est pour ça que les temps de jeu sont très courts. Niveau technique, les hockeyeurs doivent être précis et rapides pour suivre le palet qui est tout petit. »
- PATINAGE ARTISTIQUE
Aux confins entre sport et art, ce sport se décline en trois disciplines : le patinage individuel, le patinage en couple et la danse sur glace. Les patineurs sont évalués par des juges qui notent la technique et l’artistique.
5 épreuves : individuel hommes et dames, couples, danse sur glace et épreuve par équipes.
L’oeil de Chloé : Jamais testé. « Danser, ce n’est déjà pas facile, mais avec des patins à glace aux pieds, encore moins ! Ce sport nécessite une solide technique. Il faut également de la grâce, du rythme. Il faut être gainé de tout le corps, très musclé pour tenir les figures. Un sport très complet qui demande énormément de préparation. »
- SHORT-TRACK
Il s’agit d’une forme de patinage de vitesse qui se pratique sur des distances plus courtes, donnant lieu à des courses généralement plus spectaculaires.
8 épreuves : 4 masculines et 4 féminines (500m, 1.000m, 1.500m et relais 3.000m F / 5.000m H). Ce sport est apparu aux JO de 1988, directement avec des épreuves féminines.
L’oeil de Chloé : « Il faut être costaud des cuisses. Ils ont un programme de musculation des jambes encore plus important que le nôtre alors que j’ai l’impression qu’on fait que ça ! La puissance des jambes permet de gagner en vitesse et de tenir la course. »
LES SPORTS DE GLISSE
- BOBSLEIGH
Il s’agit de descendre le plus rapidement possible une piste glacée, étroite et sinueuse à bord d’un chariot équipé de patins et de freins, occupé par deux ou quatre personnes.
3 épreuves : le bob à deux hommes, le bob à quatre hommes et le bob à deux femmes (depuis 2002).
L’oeil de Chloé : Testé. « Le bobsleigh offre de bonnes sensations de vitesse. Il faut notamment de bons coureurs pour la poussée du chariot au départ. Il y a donc un gros travail d’athlétisme à faire pour se lancer dans la piste de glace. »
- LUGE
Il s’agit d’un sport individuel qui consiste à descendre une piste glacée et étroite sur une luge, le plus rapidement possible, en position allongée et les pieds en avant.
4 épreuves : simple hommes, simple femmes, double et relais par équipes.
- SKELETON
Le skeleton est assez proche de la luge à la différence qu’ici, les athlètes descendent la piste sur le ventre, la tête en avant.
2 épreuves : 1 masculine et 1 féminine. Ce sport est réapparu au programme olympique lors des JO de Salt Lake City en 2002, avec une épreuve féminine.
L’oeil de Chloé : Luge et skeleton jamais testés, « du moins pas en compétition officielle ! (rires) ». « Dans ces sports, le travail des trajectoires et des lignes est très important, le but étant d’emmagasiner un maximum de vitesse pour faire le meilleur chrono. »