Légende vivante. Personnage central et forgeron du jeu des Bleues. C’est avec ces mots que l’on plante un décor digne du nom d’Olivier Krumbholz. L’homme qui a hissé le handball féminin français sur le mont Olympe n’a – quasiment – entraîné que des jeunes femmes tout au long de sa carrière. Portrait d’un coach au caractère volcanique, devenu le visage intergénérationnel et intergenre du sport tricolore. PROPOS RECUEILLIS PAR RUBEN DIAS. Extrait du WOMEN SPORTS N°26.
« J’ai commencé à entraîner des filles en 1986 », et depuis il ne les a jamais vraiment quittées. Excepté lors de sa mise à en 2013. Redevenu sélectionneur des Bleues en 2016, le Lorrain qualifie son retour de « parfaitement réussi ». 6 finales sur 8 possibles, impossible n’est pas Krumbholz. Quatre ans plus tard, du haut de ses 64 ans, l’homme, loin d’être fatigué, ramène de Tokyo l’exploit ultime à la maison. La première médaille d’or féminine dans un sport collectif aux Jeux Olympiques, excusez du peu.
Sélectionneur national depuis plus de 20 ans (1998), et après 40 années à oeuvrer pour ce sport, Olivier Krumbholz a sorti le handball féminin français du néant pour en faire une super puissance. « staff et les joueuses. »
Il a connu quelques expériences chez les garçons, « avec les jeunes notamment ». fait briller. « Un choix » affirme le sélectionneur. « Cela a tout de suite bien marché. Sans être prétentieux, j’ai eu des propositions ailleurs, et j’aurais pu me tourner choix de rester dans le handball féminin parce que c’est un milieu passionnant. »
Au-delà de la passion, l’homme de 64 ans note quelques différences majeures entre les deux genres. « L’approche n’est clairement pas la même. La proximité que vous aviez dans un vestiaire masculin, vous ne l’avez plus dans le handball féminin. Il faut être vigilant et respecter leur intimité. Et puis, les discours guerriers, les garçons adorent, alors que chez les filles, ça ne passe pas vraiment. »
Différence de mentalité, mais différence dans le jeu également. « Ce n’est pas évident de jouer au handball pour une femme. Lancer la balle à quasiment 100 km/h, cela correspond plus à la force physique et à l’esprit d’un homme. Donc pour arriver au très haut niveau dans le handball féminin, c’est un vrai parcours qui demande beaucoup d’engagement », argumente Krumbholz.
Pour le sélectionneur, les joueuses sont sans relâche en quête de « perfection », contrairement aux hommes qui « s’amusent parfois d’être imparfaits. Un papa qui voit son garçon pris à 180 km/h sur l’autoroute et qu’il n’y a pas d’accident, il rit un peu. Mais si c’est sa fille qui se fait prendre, ça ne va pas le faire rire. »
REflet de la société, les joueuses montrent également un véritable respect pour « l’institution et l’encadrement. Elles savent qu’elles ont besoin d’un cadre solide pour pouvoir briller. Donc on se sent valorisé dans le handball féminin », conclut Olivier Krumbholz. WS