Le président de l’Olympique Lyonnais a créé l’événement en recrutant pour l’OL Féminin la superstar américaine Alex Morgan. Jean-Michel Aulas, qui s’était déjà illustré pour avoir placé plusieurs femmes à des postes-clés dans l’organigramme de son groupe, a accepté de répondre en exclusivité aux questions de Women Sports.
Vous venez de recruter la star américaine Alex Morgan pour l’OL Féminin. Quelles sont vos attentes ? De l’image en plus des résultats ?
C’est un vecteur immense de promotion de l’image de marque de l’OL ! Alex a vraiment toutes les qualités. C’est sans doute l’une des meilleures footballeuses au monde. Elle a tout gagné avec l’équipe américaine. Au-delà de ça, elle représente tout ce que les hommes et les femmes aiment chez les femmes, c’est-à-dire le charme, la beauté l’intelligence. C’est un symbole de réussite. C’est un vecteur d’image très important. Elle est en tête de la plupart des réseaux sociaux en termes de followers. Elle est sponsorisée par de très grandes marques mondiales. On a même fait une web série sur elle, disponible sur YouTube et produite aux États-Unis. L’occasion de promouvoir la ville de Lyon. La faire venir, c’était un vrai challenge ! Et puis, c’était montrer aussi une forme d’exemplarité pour tout ce qu’on essaie de représenter. Elle apporte cette fonction d’exemplarité. Mais c’est aussi pour Lyon, en particulier vis-à-vis des États-Unis qui est un pays sur lequel on compte développer la marque, un vecteur de développement significatif. Notre deuxième grande zone de développement étant l’Asie, présente au capital de l’OL (via un investisseur chinois, ndlr).
Nathalie Boy De La Tour élue. Une femme présidente de la LFP, votre analyse sur le symbole ?
C’est une formidable opportunité pour la ligue. D’une part, d’apparaître plus moderne. Parce qu’on a tous dans le football une tradition et une habitude de traiter les sujets de manière très différente de l’industrie. L’arrivée de Nathalie démontre, qu’à un moment donné, même le football peut s’ouvrir sur une parité beaucoup plus légitime. D’autre part, parce que c’est quelqu’un de formidable qui apportera beaucoup à la discipline par ses connaissances footballistiques et sur la responsabilité sociale des entreprises. Et comme vous le disiez, symboliquement c’est très fort ! C’est la première femme présidente de ligue de football en Europe. En France, nous n’étions pas forcément identifiés comme portés vers la parité féminine… au final, nous sommes les premiers à le faire !
Vous êtes réputé pour avoir placé des femmes à des postes-clés. Pouvez-vous nous en parler ?
C’est l’expérience de l’entreprise. Avant d’être président de club, je suis président d’une entreprise dans le domaine du digital qui fait appel à beaucoup de compétences féminines. Avec satisfaction. J’ai donc essayé, dans la gestion du club, d’appliquer cette stratégie qui fonctionne. On a cinq femmes intégrées au Conseil d’Administration de l’OL. Des anciennes sportives, des femmes d’affaires. On a une équipe féminine qui est, à mon sens, la plus belle équipe féminine au monde. On essaie d’avoir des femmes dans les postes à responsabilité… Le Directeur financier du groupe est une femme par exemple. On ne le fait pas par conviction forcée. On le fait parce qu’on pense que c’est bénéfice que pour le groupe. Et on en est très heureux !