La relation cheval-cavalier est-elle aussi unique que ce que racontent les légendes ? Si l’on croit Agathe, 19 ans, cela ne fait aucun doute. Depuis le 29 mai 2020, la jeune cavalière file une relation parfaite avec Choupidam de Bourbon, 8 ans. Une histoire d’amour particulière mais si belle. PAR VANESSA MAUREL

Après 18 ans d’équitation et un an de recherches acharnées, Agathe Martin a rencontré Choupidam de Bourbon, plus régulièrement appelé « Chouchou ». Une évidence dirait-elle. « Quand je l’ai vu j’ai directement su que c’était lui. » Le destin aura joué en leur faveur. « C’est fou car ce n’était pas mon meilleur essai avec un cheval, mais je sentais qu’on ferait un bout de chemin ensemble. Beaucoup ont pensé que je l’avais choisi car il était beau ou parce que j’étais en détresse après un an de recherches. Mais non, c’était plus fort que moi. C’était mon intuition. » Un sentiment qui n’a jamais quitté la jeune femme. « Le même jour, je suis allée essayer une autre jument mais je n’arrivais pas à m’enlever Chouchou de la tête. »
« Il fait entièrement partie de ma famille, je ne vois pas ma vie sans lui »
À 19 ans, Agathe devient donc propriétaire de cheval. Le début d’une longue et belle histoire d’amour. « C’est un achat assez récent mais on a déjà tissé des liens très forts, raconte-t-elle. Il me différencie des autres personnes, est content de me voir. Quand je vais le chercher au près il reconnaît ma voix. » Il n’a fallu que quelques semaines au duo pour se créer une routine, que nous détaille Agathe : « Je vais le voir tous les jours. On commence nos retrouvailles par dix longues minutes de bisous et de câlins, puis on fait une heure d’entraînement. Je prends ensuite le temps d’emmener Chouchou au pré pour le faire brouter afin qu’il puisse lui aussi profiter de son moment et je passe à l’entretien. Je lui applique de la crème sur ses bobos, je lui procure des soins et… on refait une séance de bisous ! » Une routine dont notre future vétérinaire ne pourrait plus se passer. « C’est une relation complètement différente de celle qu’on pourrait avoir avec un animal de compagnie « lambda ». Pour tout vous dire, j’appelle mon cheval « mon fils ». Il fait entièrement partie de ma famille, je ne vois pas ma vie sans lui. Je serais prête à tout pour Chouchou. »
Entre doutes, craintes et révélations
La communication entre le cavalier et le cheval est primordiale. « Si on n’arrive pas à communiquer, on peut vite arriver à des situations dangereuses. Il ne faut pas oublier qu’en face on a une bête de 600 kg ! » Agathe n’a pas toujours été sereine concernant l’arrivée d’un cheval dans sa vie. « J’ai eu peur que ça chamboule tout, que je n’arrive plus à gérer à la fois mes études, mon travail et mon animal. Mais finalement, c’est comme si je l’avais toujours eu. » Heureusement, elle a pu compter sur le soutien sans faille de sa famille. « Même si mes parents m’ont laissé voler de mes propres ailes lorsque j’ai pris mon indépendance, ils n’étaient jamais très loin, confie-t-elle. Ils étaient un peu réticents et se demandaient comment j’allais assumer ça seule à 19 ans. Mais bizarrement, quand j’ai trouvé Chouchou, ma mère était là. C’est le seul essai où elle est venue. Elle s’est beau- coup investie. Elle m’a aidé à établir le budget mensuel de Chouchou. »
Tout était en fait une évidence. « C’est drôle mais je pense que Chouchou est vraiment le cheval de ma vie. Je ne de- vais pas me poser 15 000 questions. C’est lui et pas un autre ».
LES RÉSEAUX SOCIAUX, REFLETS DE LEUR COMPLICITÉ
« J’ai commencé sur Youtube pour raconter mon expérience dans les recherches de chevaux et garder une trace de mon parcours. J’ai énormément de photos mais il y a un inconvénient : elles se perdent. Donc l’alternative était de faire ce journal de bord sur Youtube avec mes péripéties, mes échecs, mes réussites. Instagram était la suite logique. Au départ, je postais de manière « ludique » mais aujourd’hui c’est devenu plus sérieux. Je m’applique à poster régulièrement du joli contenu. »