Les actions en justice font souvent avancer les causes aux États-Unis. Les joueuses de la sélection américaine qui avaient poursuivi leur fédération ont obtenu gain de cause. US Soccer s’engage à verser un salaire à taux égal pour ses équipes nationales féminine et masculine. Les États-Unis peuvent désormais se targuer d’être en avance sur plusieurs nations.
La Fédération américaine de football s’engage à payer l’équipe nationale féminine au même niveau que l’équipe masculine dans un accord avec un groupe de joueuses, dont la star Megan Rapinoe, qui avaient poursuivi l’instance. « US Soccer s’est engagé à verser un salaire à taux égal à partir de maintenant pour les équipes nationales féminine et masculine lors de tous les matchs amicaux et tournois, y compris la Coupe du monde », détaillent les termes de l’accord.
Vingt-huit joueuses de l’équipe nationale féminine des États-Unis, championne du monde en titre, avaient déposé un recours collectif contre la politique discriminatoire d’US Soccer. L’accord doit mettre fin aux poursuites engagées par ce groupe de joueuses et porte sur un total de 24 M$, dont 22 millions distribués selon un mode proposé par les joueuses de l’équipe nationale féminine.
Le nouvel accord annoncé est la suite d’un précédent accord, lequel remontait à 2017 lorsque les joueuses américaines menaçaient de faire grève. Il était valable jusqu’en 2021. Cette fois-ci, il n’y a plus de limite de temps. Une avancée jugée comme « un pas en avant monumental » par l’internationale américaine Alex Morgan. « Quand on gagne, tout le monde gagne » a également réagi Megan Rapinoe, sur Twitter.
L’application de l’accord sera dépendante de la ratification d’une convention collective entre les joueuses de l’équipe nationale et la Fédération. La présidente de US Soccer Cindy Parlow Cone, elle-même ancienne internationale, avait dit en septembre espérer « harmoniser » les primes liées à la Coupe du monde pour les équipes masculine et féminine américaines, afin de régler le contentieux opposant l’instance aux joueuses de l’équipe nationale.
« Le football américain a beaucoup d’avance sur le football européen »
Les Américains ne font qu’imiter la Norvège, pionnière en la matière. Mais le cas américain dépasse la symbolique. Les États-Unis sont en avance sur le développement du football féminin. Les autres nations vont désormais être jugées au regard de l’exemple américain.
Un salaire égal pour ses équipes nationales féminine et masculine, ce n’est pas encore le cas en France et la capitaine des Bleues le regrette. Wendie Renard juge que les États-Unis ont « beaucoup d’avance » sur la question de l’égalité salariale. « On sait que le football américain a beaucoup d’avance sur le football européen. Le « soccer » est le sport numéro 1, il n’y a pas photo. Aujourd’hui, elles ont des titres, un palmarès, donc elles peuvent se permettre d’avoir cette lutte avec leur fédération », a réagi la défenseure de Lyon après la victoire des Bleues contre les Pays-Bas dans le Tournoi de France.
Championnes du monde 2019, les Américaines « sont plus populaires, chose qui n’est pas du tout le cas en Europe », reprend Renard, exhortant les joueuses en Europe à « continuer à se battre pour gagner, déjà. Car quand tu gagnes, tu as plus de pouvoir pour demander des choses », justifie-t-elle. « Avant tout, ce n’est pas l’égalité salariale qui est intéressante. C’est déjà les structures dans les clubs, le quotidien », poursuit la capitaine des Bleues