Nike, Condoleezza Rice, Laurene Powell Jobs (veuve de Steve Jobs, cofondateur et PDG d’Apple), Pau Gasol. Ce sont quelques-uns des investisseurs que la WNBA a convaincu de miser 75 M$ (65 M€) sur le développement de la ligue. La plus importante levée de fonds jamais réalisée par une ligue sportive féminine.
Cette somme doit transformer le business de la WNBA et l’internationalisation à long terme. Et rendre l’organisation moins dépendante de la NBA financièrement.
Créée en 1996, la WNBA est encore extrêmement dépendante de la NBA sur le plan économique. Depuis sa nomination comme commissionner, en 2019, Cathy Engelbert travaille ainsi à émanciper la ligue féminine, qui perd encore 10 M$ par saison.
Un nouvel accord collectif a drastiquement haussé les salaires et les conditions de voyage, afin d’attirer de façon durable les meilleures joueuses. Même si ce n’est pas gagné comme l’a rappelé Liz Cambage sur Twitter. L’Australienne a ainsi ironisé sur cette ligue où un coach (Becky Hammon) peut gagner quatre fois plus que ses joueuses et où elle doit payer elle-même son surclassement dans les avions pour éviter de se retrouver dans des fauteuils trop petits en classe économique…
Le plan de développement passe désormais par un tour de table auprès d’investisseurs. Concrètement, la WNBA était détenue à moitié par les 30 équipes NBA et à moitié par les 12 équipes WNBA. Désormais, quelques investisseurs privés ont récupéré des parts du gâteau, à hauteur de 75 M$ au total, sans qu’on sache quel est le pourcentage exact qui est concerné.
L’objectif de Cathy Engelbert est d’« attirer plus de fans ». Pour cela, la priorité de la commissionner est donc de développer l’exposition de la ligue, en concurrence avec beaucoup d’autres sports. Après des accords avec Google, ABC/ESPN, Amazon Prime et même Twitter ces dernières années pour diffuser le plus de matchs possibles, la WNBA entend ainsi donner la priorité à la commercialisation et à l’amélioration de ses produits numériques, notamment son site web, son application et son application, qui permet de regarder les matchs qui ne sont pas diffusés sur les antennes locales ou sur les chaînes nationales.
Déjà partenaire de la WNBA, Nike va accroitre son investissement. « Dans le cadre du partenariat global, Nike et la WNBA travailleront ensemble pour développer la ligue en approfondissant la narration de la WNBA, en créant plus de visibilité pour les athlètes de la WNBA et en amenant plus de filles au basket-ball grâce à des opportunités supplémentaires au niveau local », précise le communiqué officiel. Le but de cette association est d’amener plus de médiatisation autour de la ligue féminine de basket-ball et d’inspirer les femmes à la pratique de ce sport, largement dominé par les hommes. « L’investissement de Nike n’est pas seulement un signal de la puissance du mouvement autour du sport féminin, mais signifie son soutien à la vision de la WNBA et le moment est venu de redéfinir ce que signifie soutenir le basket-ball féminin », estime la commissaire de la WNBA.
Dans la ligue, le salaire minimum des joueuses pour la saison 2022 est d’environ 60.000 $ et le maximum est de 228.000 $, avec un plafond salarial d’un peu moins de 1,4 M$. Avec seulement 12 places dans chacune des 12 équipes, il peut être difficile, même pour les joueuses talentueuses, de trouver une place dans la ligue. Mais alors que les joueuses appellent à créer des franchises d’expansion, Engelbert préfère d’abord augmenter les revenus de la WNBA avant de s’étendre numériquement.