
Paru aux éditions Paulsen, « Ma vie à la verticale » est le récit d’une grimpeuse mais aussi le manifeste d’une femme qui a changé les lois de la gravité… et celles du genre.
9 mai 1989. Buoux, Sud de la France. Un cri fend l’air, rebondit sur les parois calcaires, s’écrase dans la vallée. Une chute vertigineuse, une vie suspendue à un buisson providentiel. C’est là, entre le ciel et le roc, que commence l’autobiographie saisissante de Lynn Hill. Le titre, Ma vie à la verticale, sonne comme un avertissement : ici, on gravit autant les falaises que les frontières invisibles.
Lynn Hill n’est pas une simple grimpeuse. Née en 1961 dans la Californie bohème des années 70, elle aurait pu suivre le courant. Mais elle a préféré gravir les murs. Et pas n’importe lesquels. Avec une audace tranquille et un sourire qui désarme, elle s’attaque aux Big Walls du Yosemite, ces monstres de granite réservés aux meilleurs grimpeurs… masculins. Jusqu’à ce jour d’août 1993 où elle fait voler les repères : première ascension en libre du Nose, mythique pilier d’El Capitan. Une première mondiale. Elle redescend en lançant, presque en s’excusant : « It goes, boys. »
Mais derrière la performance, le livre dévoile surtout la femme. Une vie racontée avec une franchise désarmante, traversée par les doutes, les remises en question, l’épreuve du corps et le vertige de la maternité. Hill ne donne pas de leçons, elle tend une corde. Celle qu’on saisit pour continuer à avancer, à grimper, à croire qu’un autre sommet est possible. Même après la chute.
Préfacé avec recul et sincérité, Ma vie à la verticale est un récit de conquête — pas celle des sommets, mais de soi-même. Un livre nécessaire qui rappelle que l’audace est un muscle, et que parfois, il faut tomber de haut pour comprendre où l’on doit aller.