L’année 2025 touche progressivement à sa fin et même si 2026 promet d’être une année riche sur le plan sportif, le dernier exercice fut lui aussi, flamboyant. Immenses, certaines femmes l’ont été pour repousser des records, faire tomber des jalons historiques ou assouvir leur domination sur leur sport.
Et si les performances collectives furent marquantes pour des équipes de renom, des irrésistibles Fenottes de l’OL Lyonnes dominatrices au possible en Première Ligue de football aux exploits de volleyeuses françaises retrouvées aux mondiaux, nous faisons le choix de prôner, cette fois-ci, l’individuel de façon non-exhaustive. Retour sur une année riche en émotions avec des grandes championnes qui auront marqué ces précédents mois de leurs performances respectives. Parfois sur, et en dehors des terrains.
Aitana Bonmati : le triplé majestueux
Fidèle à son caractère de grande compétitrice, il ne fait aucun doute que les succès personnels d’Aitana n’attiseront jamais la plus grande déception de son année footballistique, à savoir la défaite en finale de l’Euro féminin avec l’Espagne, face à l’Angleterre.
La joueuse du Barça a pourtant fait tout son possible au cours de la compétition, en vain. Son niveau, parfois étincelant, lui a permis d’entrer dans l’histoire il y a quelques semaines lorsqu’elle est devenue la première femme à remporter trois Ballons d’Or de rang. Chez les hommes, Michel Platini et Lionel Messi sont parvenus à le faire et ces deux simples noms suffisent à placer la performance de l’Espagnole dans la postérité. Désormais rivée vers ses prochains objectifs, la milieu de terrain sera à nouveau sous le feu des projecteurs l’année prochaine.
Claressa Shields, une domination inédite
Ce ne sont pas des mois mais bel et bien des années qu’il faut remonter pour retrouver trace de la seule défaite en carrière (alors en amateur) de la surprenante et surpuissante Shields. La boxeuse, que l’on surnomme T-Rex, a totalement changé l’image de la boxe féminine. Inspirante à tous les étages, elle reste une vedette absolue de son sport grâce à une invincibilité qui dure en professionnel et des combats entrés dans l’histoire.
C’était d’ores et déjà le cas lors de son titre olympique à Londres, à seulement 17 ans, puis quatre ans plus tard à Rio. Quelques semaines plus tard, la native du Michigan passe professionnelle et rafle tout, faisant tomber les plus grandes championnes une à une. Après un bref passage en MMA, Shields a renoué avec ses ceintures mondiales puis défrayé la chronique en novembre 2025 et à nouveau, symbolisé son côté unique dans l’univers du combat féminin. Avec la signature d’un contrat de plusieurs combats avec Salita Promotions et Wynn Records, Shields a l’assurance de s’octroyer huit millions de dollars mais surtout, une nouvelle page dans l’histoire de la boxe.
Mathilda Wiberg, la pionnière
Le motonautisme n’est peut-être pas la discipline sportive la plus médiatisée mais elle demeure, sans le moindre doute, l’une des plus impressionnantes. Dans le championnat F2 de l’UIM, la Suédoise Mathilda Wiberg est, en 2025, entrée dans l’histoire en devenant la première femme titrée dans cet univers coursier. En imitant ses illustres compatriotes Erik Stark et Pierre Lundin, titrés dans la catégorie sans interruption entre 2011 et 2016, Wiberg a perpétué une tradition bien suédoise.
Indécente de sang-froid et de contrôle à des vitesses folles, Wiberg a marqué l’histoire de son sport et même, celle au-delà. Elle est tout simplement devenue la première femme titrée mondialement dans toute forme de catégorie automobile ou motocycliste. Pionnière.
Pauline Ferrand-Prévot, une jambe au-dessus du peloton
Faisait-il bon de s’intéresser aux résultats de cyclisme en 2025 ? Sur le papier, “PFP” n’a pas tout gagné mais elle a systématiquement dominé, dès lors qu’elle s’alignait avec un objectif bien précis sur les courses World Tour. Revenue sur la route après l’obtention du titre olympique en VTT cross-country, soit le seul titre qui manquait à son immense carrière, la Rémoise a éclaboussé le peloton féminin de sa science de la course et de son niveau.
Déjà surprenante et titrée à Paris-Roubaix, Pauline Ferrand-Prévot s’alignait sur le Tour de France femmes avec objectif d’apprendre et, selon ses dires, de viser la victoire sous les trois ans. La première cartouche fut la bonne et de quelle façon ! Magistrale de la Bretagne aux Alpes, la cycliste de la Visma-Lease a Bike a dominé et son sacre n’a souffert d’aucune contestation. Avec des audiences et un engouement majeurs dans l’Hexagone, le Tour de France femmes jouit d’une notoriété unique et nul doute que l’été passé, Ferrand-Prévot a une fois encore, inspiré bon nombre de cyclistes en herbe.
Aryna Sabalenka, une résilience marquante
Il n’y aura eu qu’un seul duel, remporté par Sabalenka en demi de Roland-Garros, face à sa grande rivale Swiatek en 2025. Fait rare, à moitié expliqué par une saison en demi-teinte de la Polonaise, mais contrebalancée par un exercice où Sabalenka aura surtout connu des matchs couperets face à des adversaires américaines. Battue à deux reprises en finale de Grand Chelem face à des athlètes de la bannière étoilée (Keys à Melbourne et Gauff à Paris), Sabalenka aura surtout brillé par sa résilience.
Battue en demi-finale à Wimbledon face à Anisimova, une autre américaine, Sabalenka n’aura finalement jamais flanché mentalement et sûre de ses forces, finira par s’imposer face à cette même adversaire en finale de l’US Open. La célébration valait son pesant d’or et l’on ressentait parfaitement le soulagement inhérent. Sur l’ensemble de la saison, le doute n’est pas permis… Sabalenka fut une fois encore la meilleure tenniswoman de la planète et ce nouvel exercice clôturé en première position mondiale n’est qu’un argument supplémentaire envers cette domination indéniable.
Melissa Jefferson-Wooden : les tartans à ses pieds
Les championnats du monde d’athlétisme 2025 à Tokyo ont offert de nombreuses surprises, pourtant rares à cette échelle, et un spectacle mémorable. Les titres et médailles ont pu surprendre mais, propre à une montée en puissance remarquée en amont de ces mondiaux, Jefferson-Wooden ne peut être classée dans le rang de la confusion.
Double médaillée aux Jeux olympiques de Paris 2024 (4×100 et 100 mètres), Jefferson-Wooden a confirmé son ascension en 2025. Records personnels et performances historiques sur 100 et 200 aux trials américains l’ont approchée des sommets, avant de réaliser un doublé fantastique sur ces mêmes distances à Tokyo. Dans une des plus grandes finales de l’histoire mondiale sur 100 mètres, littéralement la plus rapide jamais enregistrée avec la moyenne de tous les couloirs, l’Américaine a fait parler la foudre en 10’61. Quatrième meilleure performance de l’histoire et surtout, un rendez-vous pris pour l’avenir.
Justine Mettraux, parmi les grandes
La voile est un sport d’une exigence extrême et mixte. Bien que l’équité soit un formidable vecteur pour les femmes dans l’univers athlétique, la rudesse des mers et de cette activité rend la présence de navigatrices sur les grandes courses encore plus émérite. Début 2025 et malgré de longues semaines à parler à juste-titre de la benjamine de l’épreuve Violette Dorange, c’est la Suissesse Justine Mettraux qui est devenue la première navigatrice à boucler son tour du monde en solitaire et sans assistance sur le Vendée Globe. La skippeuse, basée à Lorient, est devenue à la tête de l’Imoca TeamWork – Team Snef, la femme la plus rapide de l’histoire de la course en 76 jours, 1 heure, 36 minutes et 52 secondes.
A’ja Wilson, l’électrique
Privée de Caitlin Clark une bonne partie de la saison, la WNBA peut fort heureusement s’appuyer sur d’autres stars planétaires. Championne pour la troisième fois avec les Las Vegas Aces, l’intérieure A’Ja Wilson a dominé la ligue de la tête et des épaules tout au long de la saison et des playoffs. Elle est entrée dans l’histoire de la NBA, ligues féminines masculines comprises, en devenant la première basketteuse à être meilleure marqueuse de la saison régulière, championne, MVP, MVP des finales et meilleure défenseuse. Excusez du peu.
Ilona Mahero, iconique à tous points de vue
Les réseaux sociaux n’ont pas que des points positifs mais parmi ceux notables, on profite des évidences dès lorsqu’une notoriété incombe une athlète. Demandez à Ilona Mahero et ses plus de cinq millions de followers sur Instagram conquis au fil de publications devenues iconiques et d’une démocratisation du rugby, notamment sur le sol américain.
À la tête de sa propre marque de soins et aussi à l’aise en rugby à sept qu’à quinze, la native de Burlington dans le Vermont s’est illustrée comme l’une des leaders du XV américain à la coupe du monde de rugby 2025.
Estelle Nze Minko, l’innarêtable
L’année 2025 sonnera à tout jamais comme un souvenir impérissable pour Estelle Nze Minko. La Française, victorieuse de sa deuxième Ligue des champions consécutive avec Györ au mois de mai, a annoncé sa grossesse quelques mois plus tard. Une nouvelle vie démarre pour Nze Minko et bien qu’elle soit évidemment éloignée des terrains pour l’ensemble de la saison, nul doute que son retour sera tout aussi épatant que celui de ses désormais nombreuses consœurs à avoir donné la vie avant de retrouver les terrains au plus haut niveau.
Engagée à bien des égards et toujours aussi grandiose sur le terrain, Nze Minko s’octroie la plus belle des pauses en 2025. Quelques mois après avoir été, fidèle à elle-même et à ses capacités XXL, élue comme la meilleure arrière gauche de la Ligue des champions.
