Perrine Gaillard, 35 ans, psychologue et formatrice depuis 2013, exerce en libéral depuis 2019. Elle accompagne ses clients sur l’orientation professionnelle, les transitions de vie et la quête de sens, en combinant psychologie et coaching. Elle intervient aussi auprès d’entreprises autour du bien-être au travail et anime des groupes de parole et analyses de pratiques pour travailleurs sociaux et chefs d’entreprise confrontés à des maladies longues. Maman d’une petite fille de 2 ans et demi, passionnée de sport et de voyages, elle s’est récemment tournée vers la vanlife pour explorer un mode de vie plus libre et proche de la nature. PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA MAUREL. Extrait du WOMEN SPORTS N°38.
WOMEN SPORTS : QU’EST-CE QUI ATTIRE AUTANT DE PERSONNES VERS LE MODE DE VIE EN VAN, NOTAMMENT CHEZ LES SPORTIFS ?
PERRINE GAILLARD : Le van promet une liberté rare : partir quand on veut, s’installer où l’on veut, ajuster son itinéraire selon les envies ou la météo. Pour les sportifs, il offre la possibilité de rester au plus près de leur terrain de jeu (plage, montagne, sentier) sans contraintes d’horaire ni d’hébergement. Ce mode de vie répond à un besoin profond de ralentir, de se rapprocher de l’essentiel et de retrouver une cohérence entre ses valeurs et son quotidien.
QUELS BIENFAITS PSYCHOLOGIQUES OBSERVE-T-ON CHEZ CEUX QUI PRATIQUENT LEUR SPORT EN VAN ?
On note souvent une réduction du stress grâce à la proximité de la nature et à la simplification du quotidien. Les journées, rythmées par des besoins simples et par la pratique sportive, favorisent un ancrage dans le moment présent. La sensation de liberté nourrit la motivation et la créativité, et certains observent un regain d’énergie mentale, comme si corps et esprit se réalignaient.
VIVRE AU RYTHME DE LA NATURE INFLUENCE-T-IL NOTRE MENTAL OU NOTRE RAPPORT À SOI ?
Oui. L’exposition régulière à la nature diminue l’anxiété, améliore la concentration et la régulation émotionnelle. Se synchroniser avec le soleil, le vent ou les marées permet d’aligner son corps et son esprit avec des cycles plus naturels, favorisant un rapport à soi plus doux et attentif, moins centré sur la performance et la productivité.
LE VAN EST-IL UNE ÉCHAPPATOIRE OU UNE RECONNEXION FACE AU STRESS ?
Plutôt une reconnexion. Il ne fait pas oublier les problèmes, mais offre un environnement avec moins de sollicitations, propice à la prise de recul et à la redéfinition de ses priorités.
COMMENT L’AUTONOMIE OFFERTE PAR LE VAN RENFORCE-T-ELLE CONFIANCE ET RÉSILIENCE ?
Gérer ses ressources eau, électricité, nourriture et résoudre les imprévus, comme la météo ou la mécanique, nourrit le sentiment de compétence et la résilience. Chez les sportifs, déjà habitués à l’effort et au dépassement, cette autonomie vient renforcer l’identité de “capable” dans le quotidien.
VOYAGER EN VAN CHANGE-T-IL LA DYNAMIQUE PAR RAPPORT À UN ENVIRONNEMENT FIXE ?
Oui. La variété des environnements et l’adaptation constante stimulent curiosité, motivation et performances. En environnement fixe, on bénéficie de confort et de stabilité, mais la routine peut limiter la stimulation liée au changement.
PEUT-ON PARLER D’UN EFFET THÉRAPEUTIQUE DE LA VANLIFE ?
C’est un contexte favorable au bien-être et aux prises de conscience grâce à la nature, la liberté, le mouvement et la simplification. Ce n’est pas une thérapie en soi, mais cela peut inciter à des changements de perspective.
POUR QUI EST-CE RECOMMANDÉ OU DÉCONSEILLÉ ?
Recommandé pour les personnes en transition de vie, les sportifs, les créatifs ou ceux en quête de minimalisme. À nuancer pour ceux qui ont besoin d’un cadre très stable ou peu tolérants à l’incertitude et au changement fréquent.
DES CONSEILS POUR EN TIRER LE MAXIMUM DE BÉNÉFICES ?
Préparer sans sur-préparer, respecter son rythme et ses besoins de récupération, intégrer des pauses contemplatives et observer ses réactions pour que la vanlife reste source de plaisir et non de stress.
